Internet apporte une « optique du monde », dans les trois acceptations du terme: l'écran met en perspective ? et en discours ? des objets visibles ; il constitue un outil améliorant ou autorisant la perception relative ; il administre les visibilités en déterminant leur sémiotique et en préconstruisant les interprétations. Nous voici revenus au dispositif : une organisation matérielle régissant les visibilités et les savoirs. L'analyse, par Michel Foucault, du Panopticon reste l'archétype du dispositif liant visibilité et discipline : donner au sujet le sentiment qu'il est potentiellement visible de tout point de la prison est la marque du pouvoir et impose la discipline, c'est-à-dire une intériorisation du pouvoir. Si notre époque est associée au régimes du visible, elle a trouvé ses propres agencements, qui l'écartent des sociétés de discipline. En nous arrimant à l'optique comme à une notion brute ? sans en délaisser les illusions qui sont des utopies, les ombres, les anamorphoses, les trompe-l'oeil, les caches, les miroirs, les abymes ? nous choisissons de nous placer en amont du dispositif ; nous nous contentons de son premier niveau, le visible. C'est un renoncement au concept prêt-à-l'emploi de Michel Foucault, qui pourtant persiste à faire ses preuves pour l'analyse des savoirs et des pouvoirs distribués par les énoncés.

Présentation de Sophie Pène dans Internet, optique du monde, communication & langages - n°147 Mars 2006


L'entame se fait par enjambement du commencement. À l'image inverse de la phrase qui se poursuit dans la frange du sommeil

Marc Cholodenko dans NYC éd. P.O.L

Ce qui est en puissance ne passe à l'acte que par l'action de quelque-chose qui est déjà en acte

P. Aubenque à propos d'Aristote.

ces deux écrits m'ont été rapportés par Pierre Aussudre