Sujet : À partir de, à propos de, autour de.


Choisir un tableau de peinture classique antérieur à 1850, et présenter à partir de cela, un carnet de recherche ainsi qu'une réalisation finale, sur le thème du détournement d'oeuvre. Le détournement peux être prendre différentes formes, citation, pastiche, parodie, recyclage, dialogue, hommage, plagia, copie. Personnellement j'ai choisi la Vénus d'Urbin ci-présente, et mon détournement consiste en une appropriation de l'oeuvre.



J'ai choisi la « Vénus d'Urbin », du Titien, peintre italien de la Renaissance (1490-1576). la « Vénus d'Urbin » est une huile sur toile datée de 1538, mesurant 119cm par 165cm exposée à la galerie des Offices à Florence. Le tableau fût conçu pour être transport, selon les v?ux d'un noble italien de l'époque. Il est probable que le modèle du tableau ait été la maîtresse de cet aristocrate : ses traits ont été idéalisés par le Titien jusqu'à atteindre une beauté digne de Vénus, la déesse de l'amour. La peinture suscita la controverse en raison de l'attitude de Vénus, qui fixe imperturbablement le spectateur malgré sa nudité.


J'ai regardé le tableau. Je connaissais cette peinture. Je l'avais vu aux Offices, et elle m'avait déjà attirée. Et si j'ai choisi cette toile, je ne l'ai pas choisis pour ses anecdotes, pour son histoire, ou pour les polémiques qu'elle suscita, même si je les connaissais avant même de le choisir. Si j'ai choisi cette peinture, c'est pour le regard que je porte aujourd'hui sur celle-ci. Je l'ai adoptée pour le regard porté sur le sujet, sur le sens induit de la construction, sur la façon dont le personnage est montré. Et si mon travail a pu avancer, c'est grâce au regard que j'ai pu porté sur cette oeuvre du passé, à la façon dont je m'en suis approprié. J'ai essayé de comprendre le regard du Titien. J'ai également regardé attentivement celui de Manet, qui quelque siècle plus tard proposa « Olympia », une version plus moderne de la Vénus. J'ai vu leurs regards portés sur cette personne, ce personnage.
J'ai vu une femme, Vénus, une déesse à priori. Dans un palais. Que fait une déesse à priori naturel dans un palais ? Que fait une déesse avec des bijoux et un bouquet allongée sur un lit. Est-ce une déesse ? Une femme donc, au premier plan de l'oeuvre. Je n'ai attaché très peu d'importance à l'arrière-plan. Ma vision c'est limité à la personne. La personne étant coincé entre deux plan, la surface noire, et la surface du tableau. Le personne n'est pas. Elle n'est plus en tout cas. Et la trace qu'est le tableau ne nous laisse qu'un instantané, qu'une image de la personne, pris à un instant précis. Je vois ce tableau comme une image de la personne, une personnalité, une mythologie, qui peu évoluer suivant les périodes et le regardeur. J'ai voulu travaillé sur cette personnalité.
J'ai ainsi suivi cette piste de travail, la personnalité du personnage. Mon approche sur cette personnalité c'est rapidement orientée vers le portrait. Je pense en effet que l'image du visage, le portrait possède suffisamment de paramètres pour rentrer dans une personnalité. J'ai donc réfléchis, en notant de façon répétitive ce portrait.
J'observais, je copiais, j'imaginais, j'interprétais et j'inventais de nouvelle personne à chaque dessins. De façon obsessionnelle et répétée, il me fallait sortir des idées de cette image. La peinture du Titien fût pour moi une excellente matrice de travail. Une personne nu, qui montre tout, qui se dévoile volontaire. Elle montre tout, mais quelle pars d'elle-même montre-t-elle ? Dans ma démarche, j'ai choisi de ne pas tout donner, de ne pas tout montrer,
Pour moi, il n'est pas possible de fixer une personnalité sur un plan. À travers un visage on peut montrer une face, un coté. À travers dix, dix personnalités. Je fais une différence entre le personnage, et la personnalité. Dans toutes mes recherches, j'ai des centaines de personnalités. Je n'ai qu'un seul personnage,
venus.
venus, ces cinq lettres, récurrentes, comme le personnage. Je les écrivais, au même titre que je n'appropriais l'image du tableau. Ce qui comptais pour moi, ce n'étais plus tant le tableau mais l'image du tableau. Ainsi, « venus » et le personnage du Titien furent mes matrices de travail.
Ainsi au fur et à mesure de l'avancement de mon travail préparatoire, j'ai utilisé des techniques variés, ou pas, pour reproduire cette image. J'ai essayé, par moment d'apporter par des moyens plastiques, une valeur, un attachement au personnage, et par d'autre, un rejet du personnage. Je rentrais dans une intimité, pour mieux en sortir.
Je commençais à mieux saisir le personnage.

Je dus alors préciser mes orientations sur les personnalités, afin de rendre un travail finis. Je ne parles volontairement pas de la (ou des) personnalité(s) que j'ai traitée(s). Du moins, pas autrement qu'en décrivant les moyens plastiques et le pourquoi je les ai mis en oeuvre. J'estime que les divers choix plastiques que j'ai fais permettent à chacun de se faire ça propre illusion sur le personnage.
Pour moi ce qui fait la personnalité, sur un portrait, c'est justement tout ce qu'on ne peux pas décrire, ce que l'on vit avec la peinture. Le vécut avec la peinture, c'est également ce que j'ai utilisé pour générer ces idées, ces histoires. Les histoires que je raconte n'utilise pas le mot, Elles utilisent l'image. Je me suis approprié une image, pour que le public se l'approprie à son tour.

J'ai choisi de montrer mon image, sur un support matériel plan, du papier photosensible.
Les dimensions devaient être humaine. Pas obligatoirement à échelle 1:1, mais regardable, à moyenne distance.
coming soon....